jeudi 27 mars 2014

Poème de papier

Tu te laisses tatouer par la mine de mon crayon, je te recouvre de signes, de défaites et de propos. Mes chagrins sous ton grain s'apaisent et alors tu deviens comme une peau de possibles. Cible de mes rejets et de mes vaines entreprises, ma main ne te quitte plus comme étant sous ton emprise. Je tends à rester attachée à toi, comme à mes pieuses prières si précieuses. Je te torture par mon écriture, par mes tords sur ton dos, mes dossiers endossés sur ton dos, mes paroles t'enrolent à n'être qu'un condamné, à perpétuité. Tu t'avères damner par mon enfer de main ferme, fermement aliéné par mon geste, pour toi, cette peste. Tu pèses poids-plume sous des mots durs, ma plume se dicte comme ton maître qui fait de toi le traître prisonnier, l'esclave dans son sort sans pitié ; ces signes et ces idiomes t'assignent à te laisser souvent signer ou à t'oublier au gré du vent comme la craie sur le tableau de l'écolier, effacé sans regret. 
Au seuil du suicide, tu deviens le bourreau de l'homme sous des larmes amères, comme une bouteille à la mer, le signe d'une vie qui se désarme comme l'aveu de celui qui nous quitte, en ta faveur tu deviens l'arbitre - l'arbre qui t'a permis de parcourir ton chemin, te rend rend alors maître du sort de la mort sous d'autres mains.
Papier - un pas happé vers ton papier - depuis toujours, permet de voir le jour à l'amour, rend des hommes moins sourds,   permet la paix comme un pas pacifiste par un pied poétique, d'une prose s'élance celle ou celui qui ose, et fais tomber des murs ou même des armures grâce à une écriture qui endure un contexte dur, le prétexte pour ce texte devient alors plus pur, sans dessin pour son dessaim.


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